top of page
DES INSULAIRES NIOMINKAS

 

Dans ces trois villages vivent les Niominkas,
une communauté de 14 000 habitants dont l'activité principale est la pêche.

Leur culture sérère est riche et authentique.

 

 

LES NIOMINKAS, DES GENS DE LA MER

Historiquement, le mot Niominkas désigne les gens qui troquaient du sel et du poisson séché contre du mil à leurs voisins gambiens. La société est égalitaire, c’est-à-dire sans castes. Les lignées sont transmises par les femmes. S’ils pratiquent un peu d’agriculture, les Niominkas sont avant tout des gens de la mer. Les hommes pratiquent une pêche côtière, en mer et dans les bolongs, à bord des pirogues typiques du pays. Thiofs, capitaines, carpes, raies, mérous, langoustes, crevettes, calamars et autres sont au menu des villageois comme des visiteurs. Les femmes récoltent et transforment les mollusques ;  principalement des huitres et des arches, qui sont cuites et séchées.

DE L'ETHNIE SÉRÈRE

Les Niominkas appartiennent à l’ethnie sérère, la troisième en importance au Sénégal (15 % de la population), après les Wolofs et les Peuls. La société sérère se distingue par ses fêtes et ses cérémonies. Par exemple, on vénère les pangols, les âmes des ancêtres. On y pratique également un rite de passage, le ndouth (circoncision et mariage). Elle se caractérise aussi par ses costumes colorés, ses pagnes tissés à la main, ses coiffures, sa musique, ses poèmes chantés par les cantatrices. Une grande importance est accordée aux femmes et à la famille. Les habitants de ces villages sont tous musulmans, mais gardent encore certaines pratiques animistes traditionnelles comme le port du grigri ou le culte du bois sacré. Les Nimoinkas parlent le sérère, une des langues reconnues au Sénégal.

LA LUTTE SÉRÈRE

« Les lutteurs, en pays sérère et dans tout le Sénégal, ce sont eux les dieux du stade. » (Fatou Diome, Impossible de grandir, p. 303). Sport national du Sénégal, elle est encore plus populaire chez les Sérères qui pratiquent une lutte simple, sans frappe. Tous les ans, après la récolte du mil, les tournois de lutte sont organisés de village en village selon un calendrier établi pour chaque communauté. C’est alors le grand retour des expatriés, une occasion de retrouvailles. Le tamtam annonce le début du tournoi. Dans les gradins, les supporteurs encouragent énergiquement les combattants. À la faveur de la nuit, les combats sont précédés de longs préliminaires où les lutteurs se préparent à l'aide des grigris (amulettes), bains rituels et autres conseils de leurs marabouts. Ils dansent gracieusement et luttent au son des tamtams et des chants des femmes. C’est un spectacle haut en couleurs, autant culturel que sportif.

LES GENS DES ÎLES

Les familles niominkas des îles ont pour noms Sarr, Ndiaye, Diouf, Faye, Diome, Ndong, Diop, Dieng, Cissé, Thior, Fall, Bop… Les gens portent aussi en eux la lignée de leur mère : Fata-Fata, Simala, Diofane, Diahanora, Fédior, etc.  La société est donc aussi matriarcale. Plusieurs Niominkas s'illustrent au Sénégal et ailleurs dans le monde.

  • En sport, depuis des générations, les Sérères niominkas ont donné au Sénégal plusieurs champions lutteurs : Doudou Baka Sarr, Dialy Birama Thior, Sitafa Thior, Fodé Mone, Yékini, Thiaat, Yankou, Khadafi, Siteu, etc. Le footballeur Lamine Diata a joué dans l’équipe de Bordeaux, en France, et dans l’équipe nationale sénégalaise. Fine Bop a été nommé meilleur joueur du Sénégal en 2013.

  • En littérature : Fatou Diome, dont plusieurs des romans (Le ventre de l’Atlantique, Celles qui attendent, Impossible de grandir, etc.), sont connus dans toute la francophonie, décrivent la vie quotidienne et les paysages des îles, et plus particulièrement son village d'origine, Niodior.

L'ARBRE À PALABRES

Traditionnellement tout se règle sous l’arbre à palabres. Il peut s'agir de n’importe quel arbre choisi par les sages du village. C’est là où se recueillent les gens et où s'apaise les différends, avec l’aide du chef et des notables.

 

Au bord de l'eau, chaque village possède son ndangane, un lieu où les anciens pêcheurs se retrouvent pour observer l'activité du quai tout proche, discuter des affaires du village et se reposer.

L'OMNIPRÉSENCE DES COQUILLAGES

On peut caractériser cette société de civilisation de coquillages. D’hier à aujourd’hui, la cueillette des coquillages constitue une activité de primordiale pour la population insulaire.  Au fil du temps, d’importants amas coquilliers ont été constitués. Témoins de l'histoire et de l’occupation très ancienne de ces îles, ce « véritable trésor culturel et naturel » intéresse non seulement les archéologues, mais aussi les curieux. Ils ont parfois servi à l’édification de tumulus au-dessus de sépultures. Vestiges uniques, ils valent à la région de figurer sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Aujourd'hui, les coquillages résultant de l'activité des femmes sont utilisés à mille et une fins : pavage des rues des villages, bitumage des routes, production de la chaux, du béton ainsi que dans les jardins et le décor.

bottom of page