UNE NATURE GÉNÉREUSE
Autour des villages, la beauté prend toute la place. Les îles Falia, Dionewar et Niodior sont le point de départ idéal pour la découverte des bolongs, de la mangrove et de la savane africaine. Cet intérêt exceptionnel et universel de la nature des îles du Saloum est reconnu par la présence du Parc national du Delta du Saloum et par la Réserve de la biosphère du Delta du Saloum, classée patrimoine mondial par l'Unesco, et par la future aire marine protégée de Sangomar. Un trésor naturel d'autant plus précieux qu'on ne peut rien y piller, sinon cette chose infiniment rare aujourd'hui : le vide, l'immobilité, la vie sauvage. La paix." (Jean-Christophe Ruffin, Sénégal - Sine-Saloum, la forêt de l'océan)
LE DELTA DU SALOUM
Les îles et les voies d’eau se prêtent bien à la rencontre de la faune et de la flore.
La zone particulièrement riche du Delta du Saloum s’étend sur 1 800 km². Trois grands cours d’eau la traversent avant de se jeter dans l'Atlantique tout proche : le Diambos, le Badialang et le Saloum au nord, qui donne son nom au Delta et à ses îles. Tel un labyrinthe, ces voies d'eau sont reliées entre elles par un réseau dense de chenaux appelés "bolongs" et isolent une centaine d'îles sablonneuses parfois inhabitées. Bordées par l'océan, les îles de Falia, Dionewar et Niodior font partie de cette ensemble unique. « Le Delta du Saloum dans son ensemble a su maintenir un haut niveau d’authenticité. »
(Voir l'album des photographes naturalistes Hellio & Van Ingen sur le Delta du Saloum.)
LA MANGROVE
Interface entre la mer et la terre, la mangrove et ses tannes sont caractérisées par une végétation de palétuviers, des arbres qui poussent essentiellement dans les zones salées et vaseuses de cet environnement tropical. Comme une bordure tout au long des bolongs, la mangrove, relativement bien conservée dans l’ensemble, se déploie tout au long des côtes des îles, au bord du rivage. Elle abrite une faune riche de mammifères, d’oiseaux et d’invertébrés marins. Elle sert particulièrement de zone de reproduction et de nurserie aux poissons et protège les côtes contre l’avancée de la mer. Elle est cependant affectée par la salinité croissante de l’eau et la rupture de la pointe de Sangomar. On comprend que l’État, les communautés et les organismes de protection de la nature de la région et d’ailleurs prennent différentes mesures et engagent régulièrement des campagnes de reboisement visant à contrer sa dégradation.
LA SAVANE
Derrière la mangrove et ses tannes, on trouve la savane, paysage ouvert où prédominent de hautes herbes, qui jaunissent et meurent en saison sèche. Ces plaines herbeuses sont parsemées d’arbres et d’arbustes. La savane ou brousse pour les Africains présente une grande biodiversité, différentes espèces végétales et animales se partageant l’espace.
La savane profite au baobab, arbre mythologique et sacré à la longévité exceptionnelle, l’emblème du Sénégal. On y retrouve aussi le datarium, le palmier à huile, le rônier, le fromager, le figuier étrangleur, dont plusieurs sont exploités pour leurs fruits ou leurs vertus médicinales. La savane est également utilisée à des fins d’élevage et d’agriculture.
Un crabe violoniste
Un crabe violoniste
UNE FAUNE ABONDANTE
Les îles et les voies d’eau se prêtent à merveille à la découverte de la faune. De nombreux animaux aquatiques trouvent refuge dans cet écosystème : dauphins, lamantins, tortues marines, crevettes, crabes et autres crustacés, coquillages et poissons. La partie aérienne des palétuviers est habitée par des singes, des mangoustes et une grande variété d’oiseaux qui l'utilisent comme reposoir : hérons, aigrettes, pélicans, sternes, spatules, flamants roses, etc. Les bancs de sable servent de zone de reproduction. Les îles du Saloum constituent le troisième site ornithologique le plus important d’Afrique de l’Ouest. La savane est pleine de vie animale : varans, singes, hyènes, termitières, calaos, tourterelles, tisserins et autres espèces animent l'espace.
UNE NATURE À PROTÉGER
La richesse exceptionnelle du Delta du Saloum est reconnue par les nombreux territoires protégés, dont un Parc national, la Réserve de la biosphère de l’Unesco et une future aire marine protégée. Le Delta du Saloum a aussi été admis au sein du Club des plus belles baies du monde et classé selon la convention des Sites Ramsar, zone humide d’importance internationale. Pourtant, des menaces pèsent sur l'écosystème du Saloum : l’érosion côtière, les variations de la salinité des eaux et la pression humaine sur les ressources, entre autres. Conscients de cette fragilité, les insulaires ont mis en place plusieurs mesures de protection. L’interdiction de couper du bois vert de mangrove et de cueillir des fruits immatures, ainsi que le repos biologique sur l'exploitation des coquillages et la règlementation sur la taille des captures en sont des exemples.
LES AMAS COQUILLIERS
Le faible relief des îles est accentué par de petites collines artificielles formées par les amas coquilliers. Ces témoins de l'histoire, identifiables à distance, sont constitués d'accumulations de coquilles dûes à l'activité humaine. Ces sites archéologiques se sont formés au cours de milliers d’années. La beauté des amas coquilliers tient aussi à la présence concentrée de baobabs, jujubiers et autres espèces qui apprécient leurs sols riches en calcaire. Au bord du rivage, ils servent de remparts contre les assauts de la mer. Comme dans la plupart des îles du Saloum, on en retrouve à proximité des trois villages. Falia est même érigé sur un amas coquillier.